La scarlatine est une maladie infectieuse qui affecte essentiellement la peau et se propage dans d’autres parties du corps. L’appellation scarlatine découle de terme latin « scarlatina febris » qui signifie littéralement « fièvre écarlate ». Elle se fait également appelée troisième maladie et, bien qu’elle soit relativement rare de nos jours, elle fait partie des maladies infantiles les plus connues. En effet, cette maladie était autrefois considérée comme grave et provoquait souvent des épidémies. Heureusement, il existe à présent des traitements efficaces contre cette maladie.
Le développement de la scarlatine à travers l’histoire
Au début du XIXème siècle, la scarlatine ou troisième maladie fut une des maladies infantiles les plus redoutées en France. Selon les annales du Hainaut, une épidémie y a sévit de 1801 à 1803 qui laisse des traces dans le registre des décès de l’époque. Liège aurait également subi le même sort vers 1805. Ces cas ne sont que des exemples et les traitements en ce temps n’était pas précis et encore moins efficace. Cette peur de la maladie se calmera au début du XXème siècle grâce à des recherches menées concernant six maladies d’éruptions cutanées qui, pour information, ont été classées comme suit :
- La première maladie : la rougeole ;
- La deuxième maladie : la rubéole ;
- La troisième maladie : la scarlatine ;
- La quatrième maladie : la rubéole scarlatiforme, aussi appelée la maladie de Dukes-Filatov ;
- La cinquième maladie : le mégalérythème épidémique ;
- La sixième maladie : la roséole infantile, aussi connue comme la pseudorubéole ou encore la fièvre de trois jours.
De nos jours, la scarlatine est devenue une maladie rare, malgré quelques recrudescences comme ce fut le cas au Royaume-Uni durant l’année 2015.
Quelle est son origine ?
La scarlatine vient d’une bactérie connue sous le nom de streptocoque béta hémolytique du groupe A de son nom grec « streptococcus pyogenes ». « Strepto » signifie chaîne et « coccus » signifie baie, en référence à la structure en forme de chaînettes des streptocoques tandis que « pyo » signifie pus et « genes » signifie forme, ce qui désigne de l’aspect purulent des infections qu’elle provoque. Cette bactérie est exclusive présente chez l’homme qui est alors sa seule source de développement et de propagation.
La scarlatine touche surtout les enfants entre 5 et 10 ans, elle est plus rare chez les enfants moins âgés dont la majorité bénéficie encore des anticorps maternels qui protègent bien contre les exotoxines pyrogènes. La majorité des enfants commence à acquérir ces anticorps à partir de 10 ans, qui sont censés les protéger tout au long de leur vie bien qu’il existe cependant, bien que très rares, des cas de scarlatine chez les adultes. Normalement, la scarlatine est plus susceptible de faire son apparition durant les périodes froides de l’hiver qui sont favorables aux bactéries et à leur dissémination.
Comment la scarlatine se transmet-elle ?
En tant que maladie qualifiée d’épidémiologique, la scarlatine est une maladie contagieuse qui peut se transmettre de plusieurs manières :
- Par des gouttelettes de salive en suspension dans l’air lorsqu’un sujet contaminé tousse, éternue ou postillonne en parlant, inhalées ou avalées. Les baisers peuvent aussi être des facteurs de contamination ;
- Par contact de la bouche ou du nez d’une personne tierce avec des mains souillées par les sécrétions d’une personne malade ;
- Par contact avec des objets contaminés par les sécrétions d’une personne malade (jouets, ustensiles de cuisine, verres, couvertures etc.).
Après la propagation de la maladie, les personnes nouvellement atteintes deviennent à leur tour contagieuse aussitôt que la bactérie se loge dans leur pharynx, et cela, avant même l’apparition des premiers symptômes. Cela explique le fait que l’épidémie peut continuer à se répandre même si des mesures d’isolement sont mises en place. La période durant laquelle le malade est contagieux peut aller de 10 à 21 jour s’il jamais il ne reçoit pas le traitement adéquat. Mais avec un bon traitement, la période de contagion de la scarlatine est considérablement réduite à environ 24 heures à 48 heures.
En raison de ces risques élevés de contamination, la scarlatine fait partie des maladies soumises à l’éviction scolaire. C’est-à-dire que l’enfant atteint ne peut pas être accueilli par des établissements en collectivité comme les crèches ou écoles. Cette éviction dure habituellement 48 heures pour un enfant qui suit un traitement convenable mais peut durer beaucoup plus longtemps si ce n’est pas le cas.
Quels sont les symptômes de la scarlatine ?
La scarlatine peut se manifester en plusieurs étapes, la première d’entre elles est la période d’incubation. C’est le délai entre la contamination du malade et l’apparition des premiers symptômes. Elle dure de 1 à 4 jours et même parfois au-delà.
Ensuite, les symptômes peuvent être classées en deux catégories distinctes : les symptômes classiques qui peuvent être communs avec d’autres maladies et les symptômes spécifiques qui sont propres à la scarlatine et permettent ainsi d’identifier la maladie.
La deuxième étape est donc l’apparition brutale des symptômes classiques après la période d’incubation. Ces symptômes sont :
- Une forte fièvre pouvant aller de 38,5°C à 40°C voire au-delà et des frissons ;
- Une angine accompagnée de douleurs pharyngées dues à un gonflement des amygdales ;
- Des difficultés à avaler à cause de la forte inflammation de la gorge ;
- Des douleurs abdominales, de la diarrhée, des nausées et des vomissements ;
- Une tachycardie (augmentation anormale du rythme cardiaque).
La dernière étape dite « période d’état » survient à peu près deux jours après, lorsque les toxines érythrogènes, secrétés par le streptocoque commencent à faire effet. Elles engendrent alors une dilatation des vaisseaux sanguins ou vasodilatation, une réaction immunitaire importante en mobilisant fortement des globules rouges et un œdème cutané (gonflement de la peau). Ces phénomènes sont à l’origine des symptômes spécifiques qui sont :
- L’exanthème scarlatiniforme : Il se caractérise par une éruption cutanée évolutive qui peut s’accompagner de démangeaisons. Au début, la peau se couvre d’une coloration rouge de manière uniforme sans écarts de peau à couleur normale. L’éruption prend ensuite la forme de boutons rougeâtre et la peau devient finalement granuleuse et rugueuse au toucher avec une couleur rosée. Elle débute dans les zones de plis de flexion comme les aisselles, l’aine, les plis du coude environ 24 heures à 48 heures après les premiers symptômes. Puis, elle se répand progressivement sur le haut du thorax, le bas de l’abdomen (en caleçon), au visage et sur l’ensemble du corps excepté les paumes des mains et les plantes des pieds. Elle atteint son apogée au bout de 2-3 jours et disparaît en 6 jours. Elle fait ensuite place à une élimination des squames de l’épiderme (desquamation) entre à partir du 7ème ou du 8ème jour jusqu’au 15ème jour.
- L’énanthème : Il y a d’abord la langue saburrale (la langue et les muqueuses sont recouvertes d’un enduit blanc épais), ensuite la dépapillation allant de la périphérie vers le centre, et enfin la langue prend une couleur rouge framboisée au bout d’environ 5 jours tout cela avec une gorge rouge et des adénopathies cervicales (ganglions dans le cou).
Les formes atténuées sont les plus fréquentes actuellement avec des manifestations moins marquées :
- La fièvre et les douleurs sont moins importantes ;
- L’exanthème est plus discret : l’éruption est plus rose que rouge, souvent localisée aux plis de flexion ;
- L’énanthème reste constant et caractéristique : notamment pour les aspects de la langue et de la gorge.
Outre ces manifestations, certaines situations nécessitent une prise en charge d’urgence si le malade :
- Est encore un bébé ;
- Est atteint d’une maladie chronique ;
- A une fièvre violente avec une température qui dépasse 40°C ;
- Pleure de façon inexplicable ;
- Somnole ;
- Est difficile à réveiller ;
- Salive de façon anormale ;
- A des convulsions ;
- Souffre de fortes douleurs à la tête ou aux oreilles et d’une raideur de la nuque ;
- Est incapable d’avaler ou de s’hydrater ;
- Présente des signes de déshydratation (muqueuses sèches, urines peu fréquentes etc.) ;
- A du mal à respirer ;
- Présente des tâches violacées sur la peau.
Comment diagnostiquer la scarlatine ?
Il est important de diagnostiquer rapidement la scarlatine pour mieux la guérir rapidement et efficacement et ainsi éviter d’éventuelles complications et séquelles. Le diagnostic est principalement clinique par rapport aux symptômes caractéristiques de la maladie car les examens biologiques ne montrent pas d’éléments spécifiques en faveur de l’infection.
- L’examen de la gorge révèle naturellement une inflammation des amygdales (angine rouge) avec des ganglions sous l’angle de la mâchoire ;
- L’observation permet de constater la langue blanche au début qui devient progressivement rouge ;
- La palpation du pouls montre une tachycardie ;
- L’examen de l’exanthème retrouve une peau chaude, sèche et rugueuse.
Quels sont les traitements adéquats pour guérir la scarlatine ?
Le traitement de la scarlatine se base sur la prise d’antibiotiques : Pénicilline V ou Amoxicilline par voie orale, ou benzathine-pénicilline par voie intramusculaire pour un meilleur suivi du traitement. Des macrolides peuvent aussi être prescrits en cas d’allergie à la pénicilline. Cette antibiothérapie aide le système immunitaire à se débarrasser des streptocoques responsables de l’infection. Il est impératif de poursuivre le traitement dans la totalité de la durée prescrite, qui est généralement d’une dizaine de jours, même si les symptômes ont disparus. L’interruption du traitement est très risquée car elle peut notamment entraîner une rechute voire créer des complications en favorisant l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques. Il convient également d’inspecter le cou, les articulations et les urines de la personne infectée 15 jours après l’infection pour éviter tout risque de complications graves.
Outre l’antibiothérapie, ces quelques conseils peuvent vous permettre de soulager la douleur et d’atténuer l’inconfort de votre enfant :
- Il ne faut pas trop couvrir l’enfant en cas de fièvre pour la chaleur de son corps puisse s’évacuer ;
- Il vaut mieux garder l’air ambiant humide pour éviter que la gorge s’irrite ;
- Il faut laisser l’enfant se reposer autant que possible. Mais choisir des activités calmes lorsqu’il n’est pas alité ;
- Il faut qu’il soit amplement hydraté en lui donnant régulièrement à boire (eau, soupe, jus etc.). Il faut cependant éviter les breuvages trop acides (citron, limonade, ananas etc.) car ils peuvent accentuer l’inflammation de la gorge ;
- Il est préférable des aliments mous à manger (yogourt, purées, potages etc.) qu’il puisse facilement avaler en petites quantités, 5 à 6 fois par jour ;
- Il est conseillé d’inviter l’enfant à se gargariser quelque fois par jour 2,5 ml (1/2 cuillère à café) de sel dilué dans un verre d’eau tiède ;
- Il peut sucer des pastilles pour apaiser le mal de gorge (pour les enfants de plus de 4 ans) ;
- Il est possible de lui donner des médicaments pour soulager la fièvre et le mal de gorge : acétaminophène ou paracétamol (doliprane, Tylenol, Tempra, Panadol etc.) ou de l’ibuprofène (Advil, Motrin, etc.). Faîtes attention à bien suivre le dosage recommandé en fonction de son âge et à ne surtout pas donner de l’ibuprofène à un bébé de moins de 6 mois ou de l’acide acétylsalicyclique, comme l’Aspirine, à un enfant ou à un adolescent.
- Il est possible de soulager les éventuelles démangeaisons avec une lotion de calamine.
Qu’en est-il de la scarlatine chez les adultes ?
La scarlatine chez les adultes est quasi rarissime car ces derniers sont le plus souvent déjà immunisés. Les risques concernent surtout les personnes qui entrent en contact pour la toute première fois avec le streptocoque. Ce sont habituellement les gens qui travaillent en collectivité (crèches, écoles, hôpitaux) ou dans des laboratoires médicaux. Elle est causée par la même bactérie que la scarlatine présente chez les enfants. Elle est encore plus rare mais reste toujours aussi contagieuse. La différence est que la scarlatine adulte est dite multiforme car elle peut se présenter sous deux formes : la forme toxique septique et la forme cialis générique.
La forme toxique septique
Cette forme de scarlatine adulte est dangereuse car la personne qui en est atteinte et très susceptible aux risques de complications. Elle se manifeste par des signes assez alarmants comme :
- Un pouls faible avec les sons émis par le cœur qui semblent être étouffés ;
- De la fièvre, de l’hypotension et des hémorragies ;
- Un refroidissement anormal des membres.
La forme cialis générique
Celle-ci est moins dangereuse que la première et présente des symptômes plus légers comme :
- Des troubles de fonctionnement de l’oropharynx catarrhal ;
- L’apparition de cicatrices pâles.
Ces symptômes disparaissent après quelques jours.
Outre ces deux sortes de manifestations qui sont propres à la scarlatine chez les adultes, on peut aussi observer les symptômes de la scarlatine enfant allant de la période d’incubation aux symptômes spécifiques (exanthème, énanthème) en passant par les symptômes classiques (fièvres, douleurs etc.). De même mes traitements sont quasiment les mêmes (antibiotiques ou macrolides) mais avec des doses en accord avec les prescriptions du médecin.
Une femme enceinte peut également contractée une scarlatine qui se manifeste par des éruptions cutanées et des maux de gorges. Heureusement, il n’a pas été démontré que la scarlatine contractée pendant la grossesse puisse contaminer le nouveau-né, ni n’occasionne une malformation que soit et encore moins d’autres effets secondaires de la scarlatine. Néanmoins, il est toujours préférable de prendre des précautions en cas d’exposition à une personne porteuse de l’infection.
Quelles peuvent être les évolutions possibles de la scarlatine ?
Après avoir bien suivi les instructions de l’antibiothérapie, l’évolution normale de la scarlatine devrait être la guérison : disparition des signes généraux (douleurs et fièvres) en une semaine, disparition de l’exanthème et desquamation de la peau en grand lambeaux après un mois tout au plus.
Depuis l’apparition de traitements efficaces, les complications sont très rares mais ont quand même une infime chance de survenir, surtout en cas de négligence du traitement prescrit par le médecin. Elles peuvent être de trois sortes.
Les complications locales
Elles peuvent se présenter sous forme :
- D’adénite cervicale : qui consiste en une infection aiguë ou chronique des ganglions lymphatiques du cou ;
- D’otite : qui consiste en une infection aiguë ou chronique de l’oreille ;
- De rhinite : qui consiste en une irritation aiguë ou chronique des muqueuses et de la cavité nasale ;
- De sinusite : qui consiste en une inflammation aiguë ou chronique d’un ou plusieurs des quatre types de sinus.
Les complications précoces
Elles sont surtout liées à la diffusion de la toxine et peuvent se présenter sous forme :
- De maladies rénales ;
- D’arthrite : qui consiste en une inflammation aiguë ou chronique des articulations
Les complications tardives
Elles sont représentées essentiellement par le rhumatisme articulaire aigu qui est une infection de plusieurs articulations et qui peut entraîner des risques cardiaques graves.
Les complications concernent plus souvent les adultes atteints d’une scarlatine non détectée ou les personnes vulnérables atteintes d’une maladie chronique ou d’une immunodéficience etc.
Comment prévenir et éviter la scarlatine ?
Pour l’instant, il n’existe pas de vaccin contre la scarlatine. Bien qu’on ne puisse pas garantir à 100% de pouvoir la prévenir, on peut réduire considérablement les chances de contagion. Pour cela, il suffit d’appliquer ces quelques conseils d’hygiènes de base qui paraissent simples mais qui peuvent permettre d’éviter la propagation de cette maladie et aussi d’autres qui sont liées à l’hygiène par la même occasion :
Se laver les mains correctement
La première chose à apprendre à un enfant pour préserver son hygiène c’est de se laver les mains régulièrement autant que possible. Dès leur plus jeune âge, il faut apprendre aux enfants à se laver les mains tous seuls, surtout après s’être mouchés, éternuer ou tousser. Il faut leur laver les mains s’ils ne sont pas encore en âge de le faire tous seuls. Quant aux adultes, ils doivent également se laver régulièrement les mains avant d’entrer en contact avec les enfants, surtout s’ils ont pu éventuellement être en contact avec une personne contaminée ou un objet que cette dernière a pu manipuler. Quand on se lave les mains, il faut toujours utiliser du savon ou une solution hydro-alcoolique et bien frotter les interstices entre les doigts.
Comment tousser, se moucher et éternuer
Il faut apprendre aux enfants à utiliser un mouchoir pour se moucher mais également pour tousser et éternuer. Ces mouchoirs doivent être régulièrement lavés et repassés. Si jamais l’enfant n’a pas de mouchoir, il faut lui apprendre à tousser ou à éternuer dans les creux du coude pour éviter qui ne le fasse dans sa main.
Désinfecter toute chose ou surface qui pourrait avoir un potentiel de transmission
Bien que ce ne soit pas une masse à faire, il est vivement conseillé de nettoyer régulièrement et soigneusement les jouets, les robinets, les poignées de portes, les chasses d’eau et tout autre objet qui entre souvent en contact avec les enfants. Il en est de même pour les ustensiles de cuisine et les couverts et surtout les verres. Un nettoyant renfermant de l’alcool serait adéquat pour cette tâche.
Eviter trop de contact avec une personne malade
Bien qu’il puisse être en manque d’affection, il est formellement déconseillé pour un adulte d’embrasser son enfant malade car cela favoriserait la transmission de la maladie. Il doit également tenir à distance les frères et sœurs du malade. Il va s’en dire qu’une mère enceinte doit également garder ses distances.
Prévenir les risques aériens
Il est toujours idéal d’aérer un logement au moins une fois par jour et d’y laisser pénétrer la lumière du soleil. Il est aussi préférable d’y maintenir une température idéale qui devrait être entre 18°C et 20°C. Cela permet d’éviter une atmosphère trop chaude et trop sèche. Ne pas exposer la maison à la fumée du tabac qui favorise les infections ORL.
Limiter le partage d’objets
Les objets de la vie quotidienne comme les fournitures (stylos, règles etc.), les couverts et surtout les verres ne doivent pas s’inter changer surtout en la présence d’une personne malade dans la maison à moins d’avoir été désinfecté.