L’hypocondrie

L’hypocondrie est un comportement excessif concernant l’état de santé. La personne hypocondriaque passe son temps à imaginer des maladies dont elle pense être affectée. Au fil du temps, elle aura tendance à aggraver son cas dès l’apparition d’un signe inhabituel. Même si la maladie est dite imaginaire, la situation d’anxiété est bien réelle. En France, on note les jeunes moins de 30 ans (19% environ) qui sont plus souvent hypocondriaques.

Qu’est-ce que l’hypocondrie ?

Définition de l’hypocondrie

L’hypocondrie est une situation dans laquelle une personne présente un intérêt obsessionnel à propos de son état de santé pour finalement engendrer une angoisse chronique. Les spécialistes le qualifient souvent de maladie imaginaire, du fait que la maladie dont la personne se plaint n’est que le produit de son imagination. Un simple symptôme anodin peut conduire l’hypocondriaque à consulter rapidement un ou plusieurs médecins. Il l’interprète comme une pathologie grave qu’il faut prendre en charge de toute urgence. S’il n’est pas satisfait des réponses apportées par le médecin, il demande d’autres avis.

Dans certains cas, le patient peut présenter des symptômes tels que des céphalées, de la palpitation ou des engourdissements qui sont liés à l’anxiété qui l’affecte. Et dans d’autres cas, il ne présente aucun symptôme. En général, c’est une personne en parfaite santé qui s’inquiète pour un rien et la peur des maladies en est la principale cause. L’hypocondrie peut également se concentrer sur l’état de santé dans le futur : le sujet se méfie du risque de développer un cancer ou une maladie incurable.

Dans les cas extrêmes de la maladie, l’individu tombe dans un cercle vicieux qui comprend :

  • La nécessité permanente de trouver des informations à sa santé,
  • Le besoin constant d’être rassuré,
  • Le refus d’accepter la réalité.

L’hypocondriaque est parfois considéré comme étant une personne qui cherche désespérément d’attirer l’attention de son entourage. Pour ce faire, il fait en sorte d’être gravement malade au point de citer une mort imminente. Il peut se trouver dans cette situation sans s’en rendre compte. L’angoisse qui le perturbe l’empêche de raisonner normalement.

Quelles sont les causes de l’hypocondrie ?

A part l’hypocondrie provoquée par des idées absurdes qui est en relation avec un état de psychose, les causes de la maladie sont improbables et multiples. Dans tous les cas, elle parait être en rapport avec une anxiété passagère qui s’est finalement installée au fil du temps et entrainé des peurs paniques de la maladie et plus loin : de la mort.

La maladie peut également être considérée comme étant une maladie morale ayant des origines organiques. Elle se manifeste par une peur irrationnelle de la maladie. Difficile à appréhender du fait de l’angoisse permanente qui envahit le sujet. A titre d’exemple, s’il souffre d’une simple indigestion, il ne peut s’empêcher de penser qu’il peut s’agir d’un ulcère, d’un cancer et qu’il n’a plus que quelques mois à vivre.

Une perte de l’estime de soi

L’hypocondriaque estime que ses proches ne s’intéresseraient à lui que s’il est dans une situation de détresse. On peut en déduire que la personne ne se sent pas valoriser en tant qu’être humain dans son milieu de vie. Il est également possible que durant son enfance, l’hypocondriaque était en manque d’affection et d’attention de la part de ses parents. Dans tous les cas, des consultations médicales excessives sont pour l’hypocondriaque un moyen de survie de par les divers traitements qu’il suit.

Une personnalité bien précise

La maladie imaginaire peut survenir sur une période bien définie de la vie de l’individu. En théorie, elle apparait à la suite d’un décès d’un proche, une situation très stressante ou tout simplement sous l’influence d’un autre cas d’hypocondrie dans son entourage.

La personnalité peut également être une cause dans l’apparition de la pathologie. A titre d’exemple, un individu de nature angoissée ou stressée est probable dans 70 % des cas de développer de l’hypocondrie. Les personnes qui ont une tendance à aggraver de simples situations ou celles qui ont du mal à contrôler leur émotion sont aussi concernées par cette affection.

La plupart du temps, la pathologie survient à cause de la dépression, de l’humeur ou des troubles du comportement qui peuvent être obsessionnels ou non. Dans ce cas, les origines de la maladie doivent être mises en évidence le plus rapidement afin de la traiter convenablement.

Existe-t-il des évolutions possibles de la maladie ?

La situation la plus à craindre est le stade où la maladie impacte sur la vie quotidienne de l’individu. Il aura en effet une habitude à perturber ses proches pour des urgences médicales non fondées. Dans d’autres cas, son entourage ne sera plus intéressé par ce qu’il pourra dire. Et dans les situations d’urgences, il sera seul à affronter la réalité. C’est dans cette optique que la prise en charge de l’hypocondrie doit se faire d’une manière plus tôt possible pour en trouver les causes et limiter les effets indésirables ainsi que les conséquences notables.

L’hypocondrie névrotique

La névrose hypocondriaque peut être une autre forme prononcée de la névrose d’angoisse, dans le cas où elle n’a pas été prise en charge à temps. La personne affectée présentera alors des signes d’agressivité et de narcissisme au cours de ses crises d’hypocondrie. Elle présente également une angoisse permanente sur son état et déduit d’elle-même toutes les causes et conséquences de sa maladie. L’hypocondrie est quelquefois associée à des délires d’affront où l’individu accuse une tierce personne d’être à l’origine de ses maux.

L’hypocondrie névrotique se manifeste en particulier par des symptômes localisés dans le fonctionnement du tube digestif. On peut citer de la constipation, des ballonnements et souvent des spasmes. Le patient peut également faire allusion à des douleurs au niveau de la poitrine, des maux de tête et des soucis au niveau des voies urinaires. Cette forme de la pathologie entraine progressivement une dépression chronique. Le patient à ce stade ne trouve réconfort que dans les divers traitements et consultations qu’il entreprendra.

Comment se déroule le diagnostic de la pathologie ?

Dans un premier abord, il est difficile pour le médecin de conclure dès la première consultation qu’il s’agit d’un cas d’hypocondrie. En effet, le patient va se présenter comme étant une personne malade, en citant les multiples symptômes ressentis. Le médecin lui prescrira les médicaments et traitements à suivre, selon la procédure habituelle. Ce n’est qu’à la deuxième consultation que le médecin pourra penser qu’il peut s’agir d’un éventuel cas d’hypocondrie. Et la troisième consultation confirmera le diagnostic. Parfois, c’est le patient lui-même qui dirige l’entretien « Docteur, cela peut sûrement être ceci ou cela. Il me faut ce traitement ou m’envoyer à l’hôpital peut être. »

Bien évidemment, même si le médecin cessera les prescriptions, l’hypocondriaque se verra de se procurer d’autres avis médicaux. Il est alors assez complexe d’établir un traitement adéquat. D’autant qu’il est plus qu’évident que le patient niera sa maladie « je suis hypocondriaque ».

Comment reconnaitre une personne hypocondriaque ?

Les symptômes de l’hypocondrie

Les symptômes de la maladie peuvent se présenter sous deux formes :

  • Par une crise d’hypocondrie aigue,
  • Et par un état d’hypocondrie chronique.

Les signes physiques qui se produisent peuvent être des douleurs sur diverses parties du corps, de la tachycardie, des fourmillements sur les extrémités, des crampes et chez les femmes, des retards sur le cycle menstruel sont constatés. Ce sont des signes qui sont troublants pour l’hypocondriaque, il déduit rapidement qu’il s’agit forcément de complications d’une pathologie déjà présente.

L’inquiétude de tomber malade peut également engendrer d’autres symptômes : le tournis, les maux de tête, la sensation d’avoir une boule dans la gorge ou l’apparition de bouffée de chaleur. Des crises de panique ou d’angoisse vont alors s’installer et perturber la personne.

Les autres signes marquants

L’hypocondrie dans ses débuts peut se manifester comme suit :

  • De l’anxiété qui apparait sans raison particulière,
  • Les actions de l’individu sont limitées,
  • Les activités professionnelles du patient ne l’intéressent plus vraiment,
  • Il se plaint de divers maux sans arrêt associés à des états névrotiques,
  • Et il devient progressivement dépressif.

Lorsque l’état est généralisé, on constate les signes suivants :

  • Manque de concentration,
  • Sensation de fatigue intense qui définit l’un des symptômes physiques de l’hypocondrie,
  • Palpitation,
  • Transpiration,
  • Nausée ou diarrhée,
  • Difficulté pour déglutir,
  • Irritabilité,
  • Et insomnie.

Et durant les crises de panique, les symptômes s’expriment de la manière suivante :

  • Des étourdissements suivis d’une impression de s’évanouir,
  • Une sensation d’étouffement et manque d’oxygène,
  • De la tachycardie prononcée,
  • Des frissons,
  • Des gênes abdominales,
  • Et une peur de mourir.

Les facteurs de risque

Les facteurs de risque sont en rapport avec un état de nervosité généralisé. Les personnes de nature dépressive peuvent également faire partir des facteurs de risque dans l’évolution d’une telle maladie. L’âge est aussi considéré comme étant un facteur non négligeable. En effet, les personnes âgées appréhendent constamment la mort et l’apparition de diverses maladies. On notera en particulier, les séniors qui n’ont pas l’opportunité d’être entourés par ses proches et chercheront de l’empathie auprès de représentants médicaux.

Traitements de l’hypocondrie

Après un diagnostic d’une hypocondrie par un médecin, si les causes sont totalement anodines et qui ne sont en aucun cas en relation avec une pathologie, des tests supplémentaires sont effectués pour rechercher les origines probables de la pathologie.

La psychothérapie : un traitement inévitable

Le traitement de cette maladie est basé exclusivement sur de la psychothérapie. On notera deux types de psychothérapies qui entreront en jeu, à savoir : la psychothérapie cognitive et comportementale. Dans de rares cas, le traitement est associé par la prise de médicament antidépresseur ou tranquillisant. Toutefois, cette option est très limitée à cause des effets secondaires et une éventuelle dépendance.

L’intervention des proches est également indispensable dans le traitement de la maladie. En effet, ils seront amenés à être en contact direct avec l’hypocondriaque. La pathologie sera renseignée par un représentant médical afin que l’entourage du patient puisse avoir les bons gestes en cas de crise. Il est à noter que le malade n’admettra pas facilement son état. Les soins se feront étape par étape en fonction de l’état mental de l’individu.

Traitements naturels

Il existe de nombreux traitements naturels pour soigner l’hypocondrie. Ils auront but de réduire les angoisses et les anxiétés qui peuvent envahir la personne. Dans cette catégorie, on peut citer :

Le sport

Les exercices physiques permettent à la personne de dépenser et de faire disparaitre l’anxiété. En effet, elle serait plus préoccupée dans ses gestes et oubliera facilement toutes inquiétudes. L’idéal est de pratiquer des sports avec d’autres personnes. Une fois épuisé par les activités physiques, l’hypocondriaque se sentira dans un état de bien-être et plus en confiance avec lui-même.

Les infusions de thé vert

Les boissons chaudes en générale ont un pouvoir de réconfort indéniable. Boire une infusion de thé vert deux fois par jour permet de soulager les inquiétudes et par la même occasion, réduire les palpitations.

L’huile essentielle de lavande

Cette plante a une vertu apaisante. On peut parfaitement diffuser de l’huile essentielle de lavande tout au long de la journée pour être au calme et se détendre.

Les exercices de respiration

Cette option est très pratique pour évacuer tout le stress et l’anxiété accumulés. Pour ce faire, il suffit de prendre une bonne inspiration, retenir pendant trois secondes et expirer jusqu’au dernier souffle. Faire de la respiration au moins deux fois par jour est très bénéfique.

La méditation

La méditation est une alternative au médicament antidépresseur. De cette manière, l’hypocondriaque maitrise les situations de stress. Il peut commencer par faire du yoga au moins 30 minutes par jour.

L’alimentation

Pour éviter les états de stress et de crises de panique, il est bon de limiter la consommation d’excitant tel que l’alcool ou le café. Une alimentation saine est également recommandée dans le traitement naturel de cette maladie, les légumes et les fruits seront à privilégier. Il faut noter que certaines carences alimentaires peuvent aussi être à l’origine de l’anxiété : apport faible en vitamine B6 et B12 par exemple.

Les moments de détente

Il est important de prendre un instant de répit et partir en voyage ou en vacance, à titre d’exemple. L’hypocondriaque a besoin de s’évader et d’élargir ses horizons en dehors des milieux médicaux.