La schizophrénie: Tout savoir en 2023 !

Qu’est-ce que la schizophrénie ?

Etymologiquement, le mot schizophrénie vient du grec : « skizen » qui signifie fendre, et de « phrenos » ou pensée. En d’autres termes, la schizophrénie est une affection mentale caractérisée par une altération profonde de la personnalité et des fonctions intellectuelles, et par le fait que le sujet n’a pas conscience de son état. C’est une maladie qui touche plus de 1% de la population mondiale et qui progresse lentement, d’où son appellation maladie chronique.

Nous nous trompons souvent quant à la réalité de cette maladie, il faut savoir que ce n’est ni un trouble de la personnalité multiple ni une maladie fatale ; c’est un trouble regroupant plusieurs symptômes, il faut noter que l’apparition d’un seul symptôme ne peut pas être diagnostiqué comme étant de la schizophrénie ; par ailleurs nous ne pouvons pas clairement définir ce qu’est cette maladie sans parler de ses symptômes, cependant il faut savoir que quand on parle de schizophrénie, ceux qui sont atteints par ce groupement de crises voient et réagissent à une réalité différente de la nôtre, de ce que l’on perçoit comme normal, mais qui semble tout à fait logique pour eux d’où l’incompréhension voire même la peur engendrées par les agissements des schizophrènes.

La schizophrénie se manifeste majoritairement entre 15 et 30 ans et ce trouble psychotique reste très complexe et ses causes demeurent toujours indéterminées.

La schizophrénie peut entraîner soit une déréalisation (impression d’étrangeté du monde, qui paraît irréel, flou, qui manque de sens) soit une dépersonnalisation (impression d’étrangeté face à soi-même).

Le psychiatre suisse Eugen Bleuler donne son appellation à la « schizophrénie » en 1911.

D’où ce trouble provient-il ?

La schizophrénie appartient au groupe des psychoses endogènes (venant de l’intérieur). Dans ce cas cela signifie que personne ne connaît les véritables origines. Cependant les rubriques suivantes permettent de délimiter les possibles origines de cette maladie :

«La schizophrénie est d’origine génétique.»

En effet il faut savoir qu’il existe une probabilité statistique élevée de souffrir de schizophrénie si la maladie a déjà été diagnostiquée une fois au sein de la famille. À ce jour, personne n’a su nommer les gènes concernés.

«La schizophrénie est provoquée par un trouble métabolique dans le cerveau.»

On parlera plus du métabolisme du cerveau ; le taux d’hormones notamment la dopamine est élevée selon les tests effectués sur les patients.

La dopamine est un messager chimique dans le cerveau et une explication plausible pour la sensibilité accrue de la perception des malades, qui va jusqu’aux hallucinations. Des substances importantes pour d’autres nerfs se modifient aussi en cas de schizophrénie.

Mais on ne sait pas clairement si ces modifications sont la cause ou la conséquence de la schizophrénie.

«La schizophrénie résulte d’anomalies dans le cerveau.»

Il a certes été observé que les lobes du cerveau sont inhabituellement marqués chez les schizophrènes. Mais cela a aussi été observé chez d’autres personnes qui ne sont pas ou n’ont pas été schizophrènes. Les causes et conséquences des différentes manifestations sont également peu claires.

«Les maladies chez les nourrissons ou même avant la naissance endommagent le cerveau et le rendent plus vulnérable à la schizophrénie.»

Les personnes qui ont eu certaines maladies virales alors qu’elles étaient encore au stade de nourrisson présentent un risque plus élevé de souffrir plus tard de schizophrénie.

Quels sont les symptômes de la schizophrénie ?

Les symptômes sont multiples et l’apparition de ces symptômes varient d’un patient à un autre, mais le changement sera plus perçu au niveau de l’entourage des personnes atteintes de cette maladie et le diagnostic demandera une longue observation de la part d’un professionnel dans le domaine notamment un psychiatre.

Ces symptômes peuvent être classifiés selon les groupes suivants :

Les symptômes positifs

Ce sont les symptômes jugés anormaux par les personnes non atteintes par la schizophrénie c’est-à-dire que leur présence est considérée comme anormale. Ces symptômes sont ajoutés au fonctionnement normal de l’individu (ils sont en plus). Il faut noter que le terme « positif » ne veut pas dire qu’ils soient de bons pronostics.

Pour le cas de ces symptômes, les manifestations sont les suivantes :

  • Les hallucinations : voir, sentir, entendre des choses que les personnes non malades ne perçoivent pas, dans ces cas-là, les hallucinations auditives (le sujet entend des voix imaginaires) sont les plus courantes.
  • Le délire, qui est relatif à des erreurs de jugement logique. Elle s’imagine que la personne qui la regarde ou qui la croise dans la rue est là pour l’espionner. Elle se sent surveillée, persécutée, en danger, ou croit que la télévision lui envoie des messages. Elle est convaincue d’avoir le pouvoir d’influencer les événements dans le monde, d’être contrôlée par une force extérieure ou que d’autres individus peuvent lire dans ses pensées.
  • Le lien direct avec les hallucinations c’est que ces dernières sont en corrélation avec les idées délirantes, les alimentent et les renforcent.
  • La désorganisation de la pensée : le sujet récite des paroles dénuées de sens, change brusquement de sujet sans aucune raison au fil de la conversation.

Les symptômes négatifs

Contrairement aux symptômes positifs, les symptômes négatifs présentent un manque des fonctions normales. Parmi ces manques, nous pouvons citer la diminution de la motivation, du plaisir ou de l’intérêt pour les relations sociales.

Si les symptômes positifs peuvent être maîtrisés avec des traitements médicamenteux, les symptômes négatifs sont beaucoup plus résistants, l’intervention d’un traitement psychiatrique est donc préconisée.

Par ailleurs, ces symptômes sont ceux qui affectent plus les proches et l’entourage du malade.

Parmi eux nous pouvons constater :

  • L’aboulie, caractérisée par un déficit de la volonté accompagnée d’une perte de la motivation. L’aboulie est différente de la paresse car si cette dernière est volontaire, l’aboulie est causée par la maladie ;
  • L’anergie ou perte d’énergie ;
  • L’anhédonie ou l’incapacité à éprouver du plaisir que ce soit dans des loisirs, des jeux ou dans un couple ;
  • L’apathie ou l’absence de réaction ;
  • L’apragmatisme ; l’individu n’arrive ni à entreprendre des actions ni les mener à terme;
  • L’incurie ; le malade n’arrive plus à prendre soin de lui-même, il n’est plus apte à s’occuper de lui ;
  • Le désintérêt ;
  • Le retrait social, le sujet s’écarte, s’isole de son entourage et parle tout seul ;
  • Un habillement atypique;
  • La froideur affective, cela peut être constatée au niveau de la communication non verbale du patient : la mimique, la gestuelle, l’intonation de la voix diffèrent de la normalité, il n’y a plus aucune réactivité. Avec cette froideur s’accompagne la diminution des expressions liées à l’émotion : le visage de la personne atteinte devient inexpressif, ses inflexions vocales diminuent (elle parle toujours sur le même ton), ses mouvements sont moins spontanés, ses gestes, moins démonstratifs ;
  • L’alogie, un relâchement de l’association des pensées ou la désorganisation de la pensée précitée : la personne atteinte ne trouve plus ses mots, donne des réponses brèves et évasives et ne réussit plus à communiquer ses idées ou ses émotions ;
  • L’ambivalence, une contradiction affective (j’aime/je déteste la même personne) ;
  • La déficience intellectuelle ou la difficulté à se concentrer et/ou à résoudre des problèmes ;
  • Les symptômes émotionnels dont la manifestation principale est la dépression.

La neuropsychiatre Andreasen dans les années 1980 propose une autre classification composée uniquement des symptômes positifs, les symptômes négatifs et la désorganisation du fonctionnement psychique.

Parmi ces symptômes, certains sont annonciateurs de cette maladie comme par exemple les troubles liés à l’attention, la concentration, la personne concernée n’arrive pas à suivre correctement les cours ; les crises de mémoire plus précisément la mémoire autobiographique c’est-à-dire que la personne oublie non seulement certains épisodes de sa vie personnelle et/ou professionnelle, la mémoire à court et/ou à long terme peut être affectée mais aussi les tâches de sa vie quotidienne, l’individu peut oublier ces tâches ou a de la difficulté à en effectuer plusieurs en même temps. Cette incapacité impacte l’organisation des actions de cette personne ce qui conduit difficilement à la réalisation d’un objectif et même si l’individu y arrive, les décisions qu’il prend manque le plus souvent de discernement, de logique, de flexibilité.

D’autres symptômes sont dits de premier rang. D’après le psychiatre allemand Kurt Schneider, ces symptômes peuvent différencier la schizophrénie des autres psychoses. Parmi eux nous pouvons constater chez le sujet atteint :

  • Une impression d’être contrôlée par une force extérieure ;
  • Une perte de maîtrise de la pensée ;
  • La perception de voix commentant les pensées et/ou actions du malade ;
  • La conversation avec d’autres voix imaginaires (hallucinations).

Des manifestations plus concrètes peuvent être constatées au niveau de chaque catégorie citées ci-dessous, manifestations que l’entourage de l’individu remarquera facilement : Ces manifestations sont des symptômes de psychoses schizophrènes et ces derniers se présentent nettement dans 4 domaines en particulier :

La pensée

La capacité à structurer la pensée ou à se concentrer diminue. Les réflexions sont lentes, désordonnées ou peuvent tout aussi bien être brusques, débordantes. Certaines personnes développent un fort engagement religieux ou ésotérique. Elles ont parfois le sentiment d’avoir une mission personnelle à accomplir.

La perception

La perception des sens est souvent aiguisée à l’extrême. La conséquence est par exemple une forte sensibilité aux bruits. Les personnes entendent aussi des voix, ressentent des contacts sur la peau ou voient des choses sans rapport avec le monde réel et que personne ne perçoit à part eux. Ces phénomènes apparaissent souvent lorsque l’environnement offre soit beaucoup, soit très peu de stimuli sensoriels.

La langue

L’expression orale est souvent moins fluide et réduite. Les personnes parlent par jets, répètent sans cesse la même chose et tournent en rond autour de la même idée. Ils ne répondent qu’après de longues pauses et ne dépassent pas une unique syllabe. Mais un enrichissement verbal peut aussi être un symptôme : Les personnes inventent des mots originaux.

Le comportement

Le comportement pendant la maladie semble souvent absurde et incohérent. Les personnes se sentent souvent poursuivies, menacées ou surveillées par des forces obscures. Une caractéristique est que tout ce qui les entoure devient une menace potentielle à laquelle il est impossible d’échapper. Une situation de stress dans laquelle quelques actions ressortent un peu moins absurdes et insensées.

Sur le fond, la psychose schizophrénique semble modifier la conscience que les personnes concernées ont d’elles-mêmes. Lorsque que l’on lit les comptes rendus des malades, on constate qu’ils semblent souvent obéir à une logique interne. L’évolution de la maladie est souvent compréhensible avec un peu d’imagination et apparaît (à quelques détails près) plausible. Pour les personnes touchées, les frontières d’elles-mêmes deviennent floues. Elles rapportent tout ce qui concerne leur entourage à elles-mêmes. Elles se sentent comme sur une scène où tout le monde les observe.

Les personnes souffrant de schizophrénie sont plus réactives aux stimuli internes et externes. Un mot clé important dans ce contexte est «vulnérabilité», «susceptibilité».

Quels sont les types de schizophrénie répertoriés et reconnus ?

La schizophrénie est une maladie très diversifiée, on peut distinguer :

  • La schizophrénie simple : c’est un processus lent et dissimulé qui se déroule le plus souvent à l’âge adulte. C’est aussi un type très difficile à cerner car elle intervient de manière discrète et son diagnostic ne se fait que très tardivement ;
  • La schizophrénie hébéphrénique : ce type de schizophrénie se manifeste le plus souvent pendant l’enfance, elle s’apparente parfois à l’autisme et les signes distinctifs de cette maladie sont les sautes d’humeur inexpliquées : l’enfant peut passer de la joie à la tristesse en une poignée de seconde ; une chute au niveau de la scolarité est également un indice car l’enfant perd progressivement sa capacité à se concentrer, à interagir avec les autres. On perçoit alors l’enfant comme un marginal dénué d’émotions, de sensibilité, de réactivité ;
  • La schizophrénie paranoïde ou paranoïaque : c’est la forme de schizophrénie la plus courante ; elle est étroitement liée aux délires et hallucinations, l’individu se croit observé, poursuivi, persécuté par des personnes qui n’existent pas dans la réalité mais existent bel et bien dans son imaginaire ; il entend des voix et parle souvent tout seul ;
  • La schizoaffective : on parlera plus des émotions, de la sensibilité de l’individu, de sa relation avec son entourage ; ce type de schizophrénie impacte sur cet ensemble ; le patient est perçu comme une coquille vide, son visage ne présente aucune émotion : ni la joie, ni la tristesse, ni la colère, ni la surprise, il reste inexpressif, figé, emprisonné dans son monde ;
  • La schizophrénie catatonique : la catatonie se présente en premier lieu par le corps qui se fige. La personne prend une position et la garde longtemps, parfois sans bouger. Des phases de mouvement incessant sont tout aussi possibles dans cet aspect de la maladie, qui inclut également l’imagination active de stimuli.

Quels sont les traitements de cette maladie ?

Le diagnostic de la schizophrénie est difficile à cerner, seul un psychiatre avec un suivi sur le long terme peut diagnostiquer la schizophrénie représentant un ensemble de symptômes.

Deux types de traitement sont préconisés dans ce type de maladie :

  • Un traitement médicamenteux avec des antipsychotiques (ou des neuroleptiques) pour maîtriser les hallucinations et les épisodes psychotiques. Dans ce cas, le but premier est donc de prévoir ainsi que de diminuer l’intensité des symptômes ce qui permettra au malade d’être soulagé de ces symptômes.
  • Un traitement non médicamenteux (ou psychothérapie) qui passe par l’internat dans une institution psychiatrique accompagné par un psychiatre. Dans ce cas-là, le but recherché est d’assurer le maintien du patient dans un semblant de vie sociale pour faciliter sa réinsertion ; elle peut se faire même sans le consentement du patient afin de le protéger de lui-même tout d’abord mais aussi de protéger son entourage.

Ces traitements sont généralement à vie car cette maladie reste incurable ; toutefois, avec le soutien de l’entourage ainsi que ces traitements, le schizophrène peut mener une vie presque normale, active et productive.

En résumé, la schizophrénie est un trouble qui affecte la capacité d’une personne à réfléchir, à ressentir et à se comporter de manière claire.

Un traitement peut aider le patient, même si cette maladie est incurable ; c’est une maladie chronique, qui peut durer plusieurs années, voire toute la vie et elle nécessite un diagnostic médical.

Les causes exactes de la schizophrénie restent inconnues à ce jour, mais une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, et d’une altération de la structure et de la chimie du cerveau pourraient jouer un rôle.

La schizophrénie se caractérise par des pensées ou des expériences qui semblent complètement détachées de la réalité, un discours ou un comportement désorganisé, et une participation réduite aux activités de la vie quotidienne. Des difficultés de concentration et des troubles de la mémoire sont également possibles.

Le traitement est généralement à vie, et implique une combinaison de médicaments, de psychothérapie et de services de soins de spécialité coordonnés.

En tant que proche ou membre de la famille, vous pouvez transmettre, dans une relation de confiance, un soutien, une protection et un sentiment de sécurité. Il est cependant important que vous fassiez attention à vous. Cette maladie n’est pas lourde seulement pour les personnes atteintes mais également et surtout pour leur entourage. Aujourd’hui, les proches sont souvent intégrés à la thérapie. Ils sont également assistés par des professionnels.