Appelés auparavant « troubles maniaco-dépressifs », les troubles bipolaires affectent pas moins de 3 % de la population. Cette importante maladie se produit souvent chez les personnes âgées de 15 à 25 ans environ, et elle reste présente durant toute l’existence. Actuellement, des soins sont adaptés à ces divers troubles. Toutefois, les individus affectés sont parfois diagnostiqués tardivement.
Définition
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel d’apporter une définition de la bipolarité.
Que sont les troubles bipolaires ?
Le trouble bipolaire est une situation instable de l’humeur qui se manifeste entre les successions de multiples phases : l’exaltation, l’hyperactivité et la dépression. Ces différents épisodes dire « maniaco-dépressifs » sont alternées par des situations durant lesquelles l’humeur redevient stable et normale. La durée de cette stabilité peut être très variable. De ce fait, l’on ne peut pas concrètement prévenir l’apparition des troubles.
Pendant les épisodes « maniaques », l’individu est hautement hyperactif, irritable, insomniaque et montre parfois un complexe d’infériorité. Contrairement aux épisodes « dépressifs », ce dernier est au bout de son énergie, le moral à zéro, mélancolique et perd rapidement intérêt dans toutes ses activités quotidiennes.
Un trouble bipolaire est une maladie psychiatrique qui se produit le plus célèbre, à raison de 3,5 à 4,1 % de la population. La pathologie se présente généralement durant l’adolescence avec des récidives durant l’âge adulte. Dans la plus grande partie des cas, dès que la première phase des troubles apparait, les autres troubles s’ensuivent systématiquement.
Pour beaucoup, c’est un trouble qui provoque de divers handicaps au niveau social, affectif et professionnel. Certains patients possèdent parfois des pensées suicidaires. L’OMS le classe au 7e rang des origines du handicap par année de vie chez les personnes âgées de 15 à 45 ans.
Causes des troubles bipolaires
Quelles sont les origines de la pathologie ?
La succession des phases de dépressions et d’épisodes d’euphonie entraine une incompréhension sociale des personnes souffrant de troubles bipolaires. En effet, rares sont les personnes bipolaires qui parviennent à maintenir une relation amicale, amoureuse ou professionnelle stable. Même ces dernières se retrouvent dans une situation incomprise face à ses différentes réactions. On diagnostique tardivement ce genre de trouble, soit 5 à 7 ans après la manifestation des divers épisodes. Ce laps de temps est assez important du fait que la personne se met en danger constamment à cause des tentatives de suicide qui peuvent survenir.
On note près de 13 % des patients bipolaires non diagnostiqués qui se sont suicidés. En même temps des dépendances ont été remarquées chez ces individus : alcoolisme, tabagisme et d’autres pathologies comme les maladies cardiovasculaires et le diabète.
Une possibilité à la prédisposition génétique
Les études menées ont déterminé qu’il peut avoir plusieurs facteurs déclenchant la maladie. Les troubles se manifestent à la suite de divers facteurs environnementaux, psychologiques et une tendance génétique. Les personnes ayant un antécédent familial sont à 40 % certaines d’être affectées par les troubles bipolaires à l’adolescence. Les recherches entreprises ont été effectuées de la même manière que la détermination des facteurs génétiques du diabète ou des troubles cardiovasculaires.
Une enfance marquante
Dans 10 % des cas de troubles bipolaires, les origines proviennent de l’enfance. Des événements marquants tels que le deuil, la séparation ou les agressions sexuelles font partie des situations qui à l’âge adulte entrainent la manifestation des premiers troubles. Une fois que les signes apparaissent, ils seront définitivement présents tout au long de la vie de la personne. Lorsqu’un enfant est soumis à de fortes émotions, il est préférable qu’il se fasse suivre par un psychologue afin d’éviter des drames pour le long terme.
Une sensibilité face aux stress
Le stress joue également un rôle important dans les origines pouvant entrainer un trouble bipolaire. En effet, des situations de tension et de stress, temporaires ou continues, provoquent un état dépressif. Les études ont démontré qu’il existe une forme de dépression réactionnelle ce qui amène à une sensibilité face aux stress. En milieu professionnel, les hommes sont les plus vulnérables. Et quant aux femmes, elles ont tendance à se pencher sur des soucis d’ordre affectifs. Une chose entrainant une autre, les bipolaires ont tendance à s’isoler durant les phases dépressives.
Un trouble de sommeil conséquent
Les insomnies provoquent souvent des rechutes chez les patients. Ce sont alors des facteurs biologiques qui sont à prendre en compte quant à l’apparition de la pathologie. Les troubles de sommeil entrainent des déséquilibres émotionnels tout au long de la journée. Durant les troubles aigus de la maladie, l’insomnie peut intensifier les signes et les rechutes sont hautement probables. Que ce soit durant les épisodes dépressifs ou d’hyperactivité, le bipolaire aura toujours du mal à trouver s’endormir ou éprouve une qualité de sommeil déplorable.
Une variation hormonale
Après l’accouchement, les hormones féminines connaissent encore une variation importante. Dans certains cas, cette instabilité provoque des états dépressifs et maniaques au point de tomber dans un délire incompréhensif. Une intervention est alors nécessaire pour protéger le nouveau-né des divers troubles que présente la mère. Des études ont mis en avant que ce n’est qu’après une situation de stress que les personnes bipolaires commencent à faire leur crise.
Une origine immuno-inflammatoire
Les chercheurs ont démontré que certains patients avaient un taux anormalement élevé de quelques marqueurs inflammatoires ou immunitaires. Ces patients sont notamment des femmes enceintes ou ceux qui sont affectés par des maladies infectieuses qu’ils ont attrapées durant leur enfance. La toxoplasmose et l’herpès sont les deux pathologies connues à ce sujet à ce jour.
Une exposition à des substances désinhibantes
Les personnes affectées par les troubles bipolaires réagissent sensiblement face au manque de sommeil, aux stupéfiants, à l’alcool et à certaines catégories de médicaments. La drogue, comme le cannabis, incite rapidement la survenue des épisodes de dépression ou d’hyperactivité. Les médicaments, tels que les antidépresseurs, favorisent également le changement d’humeur instantané chez le patient. C’est dans cette optique que le médecin doit être mis au courant des antécédents en lien avec des états maniaco-dépressifs. De cette façon, il pourra imposer des traitements adaptés à la situation.
Evolution
Existe-t-il des évolutions possibles à la maladie ?
Les troubles bipolaires sont en effet constitués par l’alternance d’épisodes et de rechutes et cela même en présence d’un traitement. Le suicide est l’option la plus redoutée en association avec la pathologie. Il est intéressant de noter que les troubles bipolaires sont en étroite liaison avec des risques de maladies cardiovasculaires, des troubles hormonaux et métaboliques. Les spécialistes ont remarqué que les personnes atteintes de la bipolarité ont une espérance de vie de moins d’une dizaine d’années par rapport à la population normale.
Diagnostic des troubles bipolaires
Comment reconnaitre une personne bipolaire ?
Actuellement, le diagnostic des troubles bipolaires se base particulièrement sur son aspect clinique. L’affection est détectée au cours d’un bilan psychiatrique durant lequel, les signes annonciateurs sont évoqués. De cette manière, l’apparition des différentes crises dans l’histoire du patient confirme le diagnostic. Cependant, il n’existe pas encore de biomarqueurs en guise de test bipolaire pour mettre en évidence la maladie et certifier le diagnostic. Le spécialiste va faire en sorte de définir les deux principaux symptômes, à savoir : le syndrome maniaque et le syndrome dépressif.
Ces marqueurs sont ensuite définis de deux manières :
- Les troubles bipolaires de type 1, durant lesquels les phases dépressives et hyperactivités se succèdent, séparées par un laps de temps libre, soit aucun signe de dépression ou de manie.
- Les troubles bipolaires de type 2, caractérisés par la succession de phases hypomaniaques et dépressives, qui est également entrecoupée par un temps de répit.
Ces deux types ne sont pas des cas graves de la manifestation de la maladie, ils se démarquent plutôt de par leur intensité.
Combien de temps faut-il pour affirmer le bon diagnostic ?
De nos jours, il faut plusieurs années avant d’attester qu’un individu est bipolaire. La raison de cette longue période est en relation avec l’absence de biomarqueurs qui pourront identifier la maladie plus rapidement. De la même manière, les informations délivrées aux publics ainsi qu’aux responsables sanitaires ne sont pas assez complètes. Il est alors possible de vivre avec un bipolaire sans savoir qu’il en est.
On peut confondre ses réactions avec d’autres formes non suspectes comme la fatigue qui peut entrainer l’irritabilité, le manque de confiance comme étant un défaut, l’agitation peut être en relation avec un état d’esprit et ainsi de suite. Parfois, la dépression chez la femme est considérée comme étant l’action de ses hormones. À l’adolescence, les sauts d’humeur ne sont pas pris au sérieux du fait qu’ils sont mis au même titre que les crises d’adolescence. En conséquence, le diagnostic de la bipolarité s’avère être complexe.
Autrement dit, les troubles bipolaires peuvent être traités plus tôt et éviter les conséquences négatives liées au suicide. Toutefois, les recherches en psychiatrie mettent en œuvre plusieurs moyens afin de remédier à cette situation. Pour cela, les centres de recherches ont été multipliés à cet effet.
Symptômes des troubles bipolaires
Quels sont les signes caractéristiques l’affection ?
Cette affection peut se manifester sous différentes formes. Dans certains cas, ces troubles peuvent être suivis ou non de syndrome psychotique. Généralement, les symptômes sont classés de la manière qui suit :
- Hypomaniaques ;
- Maniaques avec des signes psychotiques ;
- Maniaques sans signes psychotiques ;
- Dépressions faibles ou moyennes ;
- Dépressions avec des syndromes psychotiques ;
- Dépressions sans syndromes psychotiques ;
- Dépressions sévères ;
- Mixtes : dépression et manie en même temps ;
- Mixtes avec symptômes psychotiques.
La nouvelle version des différents signes de troubles bipolaires se catégorise de la façon suivante :
- Troubles bipolaires de type 1 qui se manifestent par un épisode maniaque ou mixte ;
- Troubles bipolaires de type 2 qui se produisent par plus d’une phase dépressive et d’au moins une phase d’hypomanie ;
- Et les troubles bipolaires non spécifiés.
La maladie évolue d’une manière distinctive. Toutefois, les symptômes peuvent être différents d’un patient à un autre. À titre d’exemple, chez certains, les signes de la dépression sont les plus fréquents, tandis que chez les autres, l’hyperactivité et l’agitation seront les plus répétitives.
La manie
La manie se définit par une humeur exubérante, avec un développement de l’estime de soi et une perception de fond de pensée plus extravagant. Durant l’épisode maniaque, le patient devient bavard. Il a un besoin incontrôlable de parler continuellement, de débattre de plusieurs sujets et doubles d’énergie. Le sommeil ne prend plus une place importante pour ce dernier, à raison de 3 à 5 heures de temps de repos par nuit, le suffit. En conséquence, il devient plus irritable et coléreux. Cette période a une durée moyenne de 5 à 7 jours et les signes sont présents quotidiennement.
La dépression
La phase de dépression est caractérisée par la baisse de tout intérêt pour une activité ou une passion. Une fatigue intense se manifeste avec des sentiments de dévalorisation et culpabilité permanents. La perte de la concentration dans les activités quotidiennes se fait également remarquer. C’est à ce moment que les pensées suicidaires gagnent du terrain.
On notera que tous ces signes peuvent ne pas tous être au rendez-vous. Le diagnostic se basera ainsi que sur la présence d’au moins l’association distinctive de certains d’entre eux. L’anxiété, l’angoisse et la dépendance à des substances existantes peuvent également être détectées chez les personnes bipolaires.
Traitements des troubles bipolaires
Traitement durant les phases aigües
Durant les épisodes importants de dépression ou de manie, il est possible de recourir à une hospitalisation d’urgence. Cette option est envisagée surtout si le patient évoque des envies de suicide et lorsque ce dernier entre dans une phase de délire. Ce recours d’urgence est essentiel afin de préserver la vie du patient et de ses proches. Ce dernier n’est pas forcément conscient de son état qu’il est parfois difficile d’imposer des traitements sur l’immédiat. En effet, être bipolaire n’est pas une situation facile à accepter.
Traitement des états maniaques
Les thymorégulateurs sont les principaux soins administrés lors d’un état maniaque. Ils sont prescrits à dose importante et doivent être ingérés le plus rapidement possible. Le traitement le plus priorisé est le lithium, les autres sont de la famille des antiépileptiques telles que le valpromide, la carbamazépine et le divalproate. Il existe également des antipsychotiques atypiques qui possèdent des actions antimaniaques. Lorsque l’hyperactivité est très prononcée, il est probable qu’on utilise des sédatifs à titre symptomatique. De cette manière, le patient sera plus calme durant cette phase. Dans des situations où le traitement n’a pas apporté ses fruits, les interventions seront multipliées.
Traitement préventif des rechutes : les thymorégulateurs
Les thymorégulateurs sont les traitements les plus utilisés dans les troubles bipolaires. On les appelle également « régulateurs de l’humeur ». Comme son nom l’indique, ils ont pour objectifs de diminuer la fréquence, l’intensité et la durée des différentes phases. Le but est aussi d’élargir les intervalles libres ou le laps de temps où tout redevient normal. L’efficacité de ce traitement n’est perceptible qu’au bout de plusieurs moins d’application. Pour certaines personnes, la prise du traitement est à vie. Les soins ne sont stoppés qu’après au moins 2 ans de stabilité constatée et doivent faire l’objet d’un suivi médical.
Prise en charge psychologique
Un soutien psychologique est inévitable dans le cas d’un trouble bipolaire. Il est pratiqué en parallèle avec la prise des traitements médicamenteux. Les thèmes à aborder sont divers : une thérapie comportementale, cognitive ou une séance de groupe. Dans tous les cas, c’est une intervention importante et avantageuse pour prévenir les récidives et traiter les phases aigües de la dépression. Elle permet également d’apporter une stabilité quant à l’humeur de la personne et cela sur de longues périodes.
Prévention des troubles bipolaires
Existe-t-il des mesures préventives ?
Pour le moment des mesures de prévention concrètes n’ont pas encore été bien établies. Toutefois, il est possible d’adopter des mesures d’hygiène et de mode de vie pour éviter la complication des signes et pour améliorer les différentes humeurs. À ce sujet, l’on peut à titre d’exemple :
- Instaurer un rythme normal de sommeil :
Il est primordial de respecter les heures de sommeil soit 8 heures par jour. L’idéal également est de réaliser des rituels de coucher relaxant et apaisant : écouter de la musique douce, boire du lait avec du miel, réaliser de l’automassage et ainsi de suite.
- Pratiquer des exercices physiques très régulièrement :
La marche est l’activité physique parfaite dans ce genre de cas. Elle aide à se dépenser d’une façon créative et relaxante. On peut également faire du vélo, du footing, des sports collectifs et tant d’autres encore.
- Éviter la consommation d’alcool, de drogues ou de boissons existantes ;
- Gérer au maximum les situations de stress ;
Dans les milieux professionnels, il existe déjà des séances de coaching pour mieux gérer le stress et éviter le burn-out. Il est aussi possible de consulter un psychologue ou un spécialiste pour conseiller face à une situation de forte pression.
- Avoir de bonne relation dans son entourage :
Maintenir une relation non conflictuelle en vers ses proches est un point à ne pas négliger. Ils seront plus à l’écoute pour soulager certains symptômes tels que la dépression.
- Et adopter une alimentation saine et équilibrée dans la mesure où d’autres pathologies peuvent être en jeu.