La maladie de Lyme: Tout savoir en 2023 !

Plus connue sous le nom de maladie de Lyme, la Borréliose de Lyme est une infection bactérienne dont l’agent pathogène Borrelia burgdorferi est transmis à l’homme à la suite d’une morsure de tique généralement sur les membres inférieurs (mais parfois aussi sur le visage chez les jeunes enfants). Elle affecte de nombreux organes et systèmes, dont la peau, les articulations, le cœur, ou encore le système nerveux, mais les symptômes varient selon les patients. En l’absence d’un traitement adéquat, la maladie de Lyme peut évoluer durant des années avec de longues périodes asymptomatiques faisant croire à tort à une guérison complète. Au troisième stade, le plus grave, le diagnostic est d’ailleurs encore plus difficile. Bien que répandue à travers le monde, la maladie de Lyme touche plus d’un millier de personnes par an rien qu’en France. Elle représenterait également la maladie à vecteur la plus fréquente aux États-Unis et dans de nombreux autres pays tempérés situés dans l’hémisphère nord. Cela dit, un traitement avec des antibiotiques suffit pour guérir de cette infection bactérienne rapidement. Pour connaître davantage sur cette maladie, voici tout ce que vous devez savoir :

Histoire de la maladie de Lyme

Bien avant que la maladie ne soit vraiment identifiée et décrite pour la première fois en 1975, de nombreux chercheurs se sont déjà penchés sur ses symptômes et ses causes de nombreuses années auparavant.

Ainsi, en 1883, le scientifique allemand Alfred Buchwald a décrit une affection de la peau se rapprochant de la maladie de Lyme, mais actuellement identifiée comme étant l’acrodermatite chronique atrophiante.

Quelques années plus tard, en 1910, le dermatologue suédois Arvid Afzelius décrit une lésion de la peau en forme d’anneau en précisant qu’elle serait due à une piqûre de tique Ixodes. Les chercheurs avaient alors commencé à faire le lien entre ces affections dermatologiques et d’autres symptômes (notamment neurologique) d’une probable maladie commune.

Puis en 1975, une ville dans le Connecticut a connu une brusque augmentation des cas d’arthrite, une inflammation des articulations, chez des enfants et des adultes. Il s’agissait de la ville de Lyme où les scientifiques ont commencé à faire des recherches sur cette épidémie soudaine.

Après de nombreuses recherches, un entomologiste américain du nom de Willy Burgdorfer a fait le lien entre la présence de bactéries de spirochètes dans des tiques Ixodes dammini, mais aussi dans le liquide articulaire des patients souffrant d’arthrites à Lyme. Il est alors venu à la conclusion que les tiques en question ont provoqué cette épidémie. Notez donc qu’il s’agit du premier scientifique à donner une description de la maladie de Lyme.

Prévalence de la maladie de Lyme

Bien que présente sur tous les continents, la maladie de Lyme reste plus répandue dans l’hémisphère nord, surtout dans les zones tempérées, ou froides ainsi que les régions boisées.

Aux États-Unis, près de 10 000 personnes par ans sont touchées par cette affection. 90 % des cas viennent de la côte nord-est, notamment dans le Massachusetts, à Rhode Island, dans le New Jersey ou encore la Pennsylvanie.

Au Canada, les infections recensées se situent principalement dans des provinces de l’Est du pays, notamment dans le sud du Manitoba, dans l’Ontario, au Québec, en Nouvelle-Écosse ou encore au sud de la Colombie-Britannique.

En France, on dénombre entre 12 000 à 15 000 cas par an selon les régions touchées. La maladie de Lyme touche principalement des régions de l’Est et du centre du pays.

En Belgique, il y aurait environ 500 patients touchés chaque année par la maladie de Lyme.

Dans d’autres pays de l’Europe, le taux d’incidence est d’environ 5 pour 100 000 habitants en Irlande, tandis que l’Autriche compte le plus haut taux d’incidence avec 300 à 350 pour 100 000 habitants. Par contre, dans des pays du Sud comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, on remarquerait un taux d’incidence décroissant.

Les différentes causes de la maladie de Lyme ainsi que son mode de transmission

La bactérie à l’origine de la maladie de Lyme se nomme Borrelia. Il s’agit d’un spirochète, une bactérie de forme hélicoïdale, mince et longue (4 à 30 microns de long et 0,18 à 0,25 micron de diamètre). Capable de faire des mouvements de rotation et de translation, cette bactérie loge dans l’organisme des tiques qui habitent dans les herbes, mais aussi dans les mammifères domestiques comme les chiens, les chevaux ou les bœufs, ou encore les animaux sauvages comme les écureuils, les mulots et les cerfs.

Ces bactéries arrivent dans le corps humain à la suite d’une morsure de tiques du genre Ixodes portant dans sa salive ces germes, qu’elles soient sous forme de larve, de nymphe ou de tiques adultes. Après la morsure, la bactérie pénètre dans la peau pour arriver dans le tissu et dans le sang de la personne infectée. Notez que les animaux peuvent aussi souffrir de la maladie de Lyme comme les chiens ou les chats.

Notez que selon la région touchée par la maladie de Lyme, il existe plusieurs espèces de bactéries Borrelia :

  • Aux Etats-Unis, la Borrelia burgdorferi ou Borrelia burgdorferi sensu stricto est la responsable de la maladied Lyme.
  • En Europe, hormis cette espèce précitée, la Borrelia garinii et la Borrelia afzelii figurent également parmi les agents pathogènes affectant les êtres humains.

Selon les symptômes de la maladie remarqués chez la personne infectée, l’espèce à laquelle appartient la bactérie peut aussi être différente, ainsi :

  • Les manifestations arthritiques de la maladie de Lyme sont surtout dues à la Borrelia burgdorferi sensu stricto,
  • Les troubles neurologiques sont liés à la Borrelia garinii,
  • Les manifestations cutanées tardives telles que l’acrodermatite chronique atrophique impliquent la Borrelia afzelii.

Les espèces de tiques Ixodes responsables de la maladie de Lyme varient aussi selon la région où l’on peut remarquer une épidémie, ainsi :

  • La tique occidentale à pattes noires ou Ixodes pacifus et la tique à pattes noires ou Ixodes scapularis sont présentent au nord de l’Amérique, mais surtout au Canada.
  • La tique Ixodes Ricinus est porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme en France.

Il existe plusieurs facteurs de risque d’entrer en contact avec les tiques porteuses de ces bactéries :

  • Vivre à la campagne ou dans des régions boisées où il y a des tiques Ixodes,
  • Exercer un métier dans l’agriculture à la campagne ou faire des déplacements fréquents dans les zones à risque,
  • Les promenades, les randonnées, les vacances à la campagne ou en forêt,
  • La saison des tiques : les contaminations se font principalement du printemps à l’automne, soit entre mars et septembre.
  • Le fait d’avoir des animaux de compagnie comme les chiens et les chats qui aiment se promener dans le jardin et dans les zones boisées où il y a les tiques porteuses de la bactérie.
  • Le fait de ne pas se protéger lorsqu’on va dans les zones à risque (en se déplaçant sans porter des vêtements longs par exemple).

Les symptômes de la maladie de Lyme

En l’absence de traitement, la maladie de Lyme évolue en trois grandes phases se manifestant par des symptômes variés entre les individus. Ces phases sont séparées par de longues périodes asymptomatiques de plusieurs semaines à plusieurs mois, voire des années entières, laissant croire à tort que le patient est guéri.

La phase primaire

Quelques jours à plusieurs semaines après une piqûre de tique infectée par la bactérie, une rougeur en forme d’anneau apparaît sur la zone touchée de la peau. Non prurigineux il s’agit du seul symptôme caractéristique de la maladie de Lyme, les autres pouvant induire en erreur les médecins. Si cette tache ne disparaît pas spontanément après quelques semaines, elle peut s’agrandir de manière centrifuge pour devenir un érythème chronique migrant (ECM).

Parmi les autres symptômes pouvant être aperçu durant cette première phase, il y a la fièvre, la fatigue, les maux de tête violents, les courbatures et douleurs articulaires, ou encore des ganglions. Certains patients peuvent également présenter des symptômes d’une simple grippe une dizaine de jours après la piqûre de la tique, faisant penser à tort qu’il s’agit seulement d’une infection virale passagère…

Après quelques semaines, tous ces symptômes disparaissent pendant un certain temps avant que commence la phase secondaire.

La phase secondaire

En l’absence de traitement, les symptômes de la phase secondaire de la maladie de Lyme commenceront à apparaître après la disparition de l’ECM suivi de plusieurs semaines, voire des mois sans aucun symptôme. La maladie se manifeste alors à travers des problèmes cutanés, articulaires, cardiaques, nerveux, et bien plus encore :

Durant cette phase, le patient présentera des lésions cutanées telles observées durant la première phase.

Les douleurs articulaires reprendront avec de l’arthrite notamment au niveau des principales articulations comme le genou, la mâchoire, la nuque ou le coude.

La maladie de Lyme se manifestera aussi à travers des troubles cardiaques sans laisser de séquelles comme des pertes de connaissance spontanées, des palpitations, des perturbations du rythme cardiaque, ou des douleurs à la poitrine.

Il est également possible de souffrir d’une inflammation douloureuse des nerfs situés sur la zone piquée par la tique, d’une paralysie faciale, d’une sensation d’engourdissements au niveau des membres, ou encore d’une méningite.

Autres symptômes : Des troubles de la vision, l’insomnie, la fatigue, les pertes de mémoire et les vertiges figurent parmi tant d’autres symptômes possibles.

La phase tertiaire

Elle commence après une période asymptomatique de plusieurs mois, voire des années. À ce stade, la maladie de Lyme se manifeste à travers des symptômes encore plus graves. D’ailleurs, les problèmes deviennent chroniques et il sera difficile pour le médecin de faire le rapprochement avec la maladie de Lyme.

Manifestations cutanées

une inflammation cutanée conduisant à une atrophie et un noircissement de la peau (maladie de Pick Herxheimer), lymphocytome cutanée caractérisée par des nodules violacés et arrondis sur certaines parties du visage comme le front et les oreilles.

Manifestations articulaires

Les douleurs articulaires et l’arthrite deviennent chroniques.

Manifestations cardiaques

Le patient peut souffrir régulièrement de divers troubles cardiaques dont des irrégularités du rythme cardiaque, une tachycardie et palpitation, une sensation d’oppression et des douleurs à la poitrine.

La maladie de Lyme et ses symptômes neurologiques

À ce stade de la maladie, divers troubles neuro-psychiatriques surviennent touchant la moelle épinière ou bien le cerveau. Le patient peut également souffrir d’une perte de la mémoire, de troubles de l’orientation et de la concentration, de douleurs neuromusculaires en plus de présenter des signes d’agressivité et de dépression.

Autres complications de la maladie de Lyme

Lors de la phase tertiaire de la maladie de Lyme, le patient peut également souffrir de maux gastriques et de problèmes au niveau de la vessie. Il pourra aussi ressentir des crampes et des fourmillements à travers son corps, en plus de souffrir régulièrement d’acouphènes. Chez certaines personnes, on peut constater une baisse de la libido ou bien de fatigue extrême et chronique, tandis que d’autres patients vont avoir des troubles de la vue.

Étant donné la diversité des symptômes au troisième stade de la maladie de Lyme, le diagnostic sera bien plus difficile. Parfois, les médecins vont même être faussés par ces symptômes si bien qu’ils donneront un traitement parfois inadapté !

Diagnostic de la maladie de Lyme

À la présence des premiers symptômes, il est important d’aller immédiatement consulter un médecin. En effet, plus on tarde le traitement, plus difficile sera le diagnostic.

Pour reconnaître la maladie de Lyme, des tests et différents examens s’imposent :

  • Un interrogatoire sur le déroulement des évènements, la zone géographique où la tique était présente ou encore la région du corps mordue par exemple,
  • Un examen visuel consistant en la localisation de tache rouge sur la zone mordue par la tique,
  • Un électrocardiogramme pour vérifier s’il y a des troubles cardiaques graves (auriculo-ventriculaires entre autres),
  • Une prise de sang permettant de détecter par un test ELISA ou de Western blot la présence d’anticorps qui défendent l’organisme de l’infection bactérienne par la Borrelia burgdorferi,
  • Un examen neurologique complet, notamment une ponction lombaire pour la détection d’anticorps dans le liquide céphalo-rachidien,
  • Une biopsie cutanée ou synoviale permettant de rechercher directement la bactérie dans le prélèvement via une culture de Borrelia ou une recherche de son ADN

Notez qu’en phase tertiaire de la maladie de Lyme, les symptômes sont tellement nombreux et variés que le médecin établira peut-être de faux diagnostics plusieurs fois avant de pouvoir faire le lien, tout cela sans compter les faux négatifs avec les analyses sanguines effectuées. Suivront alors de longs traitements inefficaces jusqu’à ce que l’on découvre qu’il s’agit réellement de la maladie de Lyme !

Traitement médicamenteux

Une fois le diagnostic posé, le traitement de la maladie de Lyme se fait par la prise d’antibiotiques de classe 3 par voie orale ou intraveineuse (lorsque la maladie est plus grave) afin de tuer les bactéries Borerelia dans l’organisme du patient et faire disparaître les symptômes. Cela dit, le type d’antibiotique utilisé doit être adapté à la phase d’évolution de la maladie pour être le plus efficace possible :

En phase 1 : les bêtalactamines comme l’amoxicilline pris pendant trois semaines maximum ou bien les macrolides et les tétracyclines pris pendant au moins deux semaines.

En phase 2 et 3 : les céphalosporines à prendre pendant trois semaines maximum.

Sont également prescrits d’autres médicaments en fonction des symptômes, comme des anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’aspirine ou l’Advil afin de soulager les douleurs articulaires causées par l’arthrite.

Traitement naturel

Il est aussi possible de recourir à un traitement naturel pour espérer une guérison de la maladie de Lyme. Ainsi, la phytothérapie peut aider à éliminer les bactéries et soulager les symptômes, par exemple avec des produits ayant des propriétés antibactériennes comme ceux à base de pépins de pamplemousse ou de propolis.

Certains spécialistes conseillent aussi la griffe du chat pour ses vertus anti-infectieuses, antibactériennes, anti-inflammatoires ou encore antifongique et neuroprotectrice, à consommer en complexe à dose très progressive.

Sinon, vous pouvez aussi essayer l’huile essentielle de sarriette des montagnes pour ses propriétés antibactérienne et anti-inflammatoire. Pour cela, diluez-en dans de l’huile d’olive et avalez une à deux gouttes par jour pendant une semaine en associant le traitement avec la phytothérapie.

À part la phytothérapie, certains préconisent aussi la micro-immunothérapie, une forme d’immunothérapie qui consiste en un traitement à très faible dose. En effet, la maladie de Lyme se transforme en un problème chronique notamment à cause d’autres bactéries et virus présents dans notre organisme. C’est pourquoi des doses infimes d’immunomodulateurs peuvent aider à soigner la maladie… Cela dit, n’hésitez pas à consulter un spécialiste en micro-immunothérapie pour vous aider à avoir un traitement adéquat.

N’hésitez pas non plus à prendre des compléments de vitamine D, de magnésium et d’oligoéléments qui aideront à améliorer l’état général en renforçant l’organisme.

Prévention de la maladie de Lyme

Idéalement, il est déconseillé de fréquenter les régions susceptibles d’abriter des tiques infectées : les zones boisées ou herbeuses et la campagne. Mais si vous devez vraiment y aller, par exemple en raison de votre travail ou pour passer une journée récréative, voici ce qu’il faut faire pour se prémunir d’une éventuelle morsure de tique :

  • Porter des vêtements recouvrant toute la peau, surtout pour la partie inférieure du corps
  • Utiliser des répulsifs, par exemple une chasse moustique à base de DEET
  • Ne pas laisser ses animaux domestiques : chat ou chien fréquenter les zones à risque. Sinon, leur donner des poudres anti-tiques pour éviter qu’ils ne transportent ces parasites jusqu’à votre domicile.
  • Interdire l’accès à votre propriété aux animaux sauvages porteurs de tiques comme les cerfs, les daims, les sangliers, les chevreuils, etc.
  • Veillez à la propreté de votre propriété comme le maintien des herbes bien courtes pour ne pas favoriser la multiplication des tiques.
  • Si vos animaux de compagnie semblent souffrant (perte d’appétit, paresse, vomissements, etc.), emmenez-les voir un vétérinaire, car un chien ou un chat peut également souffrir de la maladie de Lyme.
  • Après avoir fréquenté les zones à risque, par exemple après une randonnée en forêt, vérifiez votre animal de compagnie et inspectez également vos vêtements et votre peau. N’hésitez pas à aller jusqu’à épouiller vos enfants pour s’assurer qu’ils n’ont été mordus par aucune tique.

En cas de morsure de tique, voici comment l’extraire de la peau :

  • Extrayez la tique à l’aide d’une pincette (idéalement le plus rapidement possible) en veillant à bien retirer la tête,
  • N’utilisez pas de produit qui ferait vomir la tique (comme l’ether) pour qu’elle ne régurgite pas ses bactéries dans la blessure qu’elle a créée.
  • Ne le manipulez pas avec les mains, car une blessure aussi infime soit-elle peut conduire à une infection de la bactérie,
  • Désinfectez la zone mordue avec de l’alcool 90°.
  • Conservez la tique pour la faire analyser et s’assurer qu’elle n’est pas infectée par la bactérie responsable de la borréliose de Lyme.

Si vous avez été mordu, n’hésitez pas non plus à demander l’avis de votre médecin, car seul ce dernier peut affirmer qu’il s’agit réellement d’une tique porteuse de la bactérie ou s’il s’agit d’une piqûre sans grande conséquence sur la santé.

La vaccination

Aux États-Unis, un vaccin a été créé et développé par la société SmithKline Beecham (LYMErix), depuis 1999. Le seul problème, c’est qu’il n’est efficace que pour se protéger de la bactérie B.burgdorferi présente sur le territoire américain ou canadien. En Europe, I.garinii et I.afzelii restent résistants à ce type de vaccin et il n’existe donc à ce jour aucun vaccin pour prévenir de la maladie de Lyme en cas d’infection avec ces bactéries.

Le vaccin développé LYMErix par est réservé aux personnes âgées de 15 à 70 ans. Il fait l’objet de deux rappels : la deuxième injection se fait un mois après la première vaccination. Puis, elle est suivie de la troisième injection au bout de 11 mois.