L’embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire est une pathologie assez fréquente et peut entrainer de grave conséquence. En absence de traitement, elle provoque une mortalité dans 25 % des cas et grâce à un traitement anticoagulant le risque est limité à 7%. La maladie correspond à l’obstruction par un caillot de sang d’une des deux artères du poumon. Elle fait l’objet d’une urgence médicale pour limiter son évolution. En France, on compte près de 15 000 décès suite à la maladie et aux Etats-Unis, on recense près de 150 000 individus décédés après une embolie pulmonaire grave.

Définition

Qu’est-ce qu’une embolie pulmonaire ?

L’embolie pulmonaire se manifeste par l’occlusion d’une artère pulmonaire causée par un caillot de sang. Des atteintes au niveau du poumon vont ensuite engendrer une incapacité à l’organisme de s’oxygéner normalement. Le développement d’une phlébite constitue la principale cause de cette pathologie dans les 78 % des cas. En effet, le caillot se forme au niveau des jambes pour ensuite gagner la circulation sanguine vers le cœur. Lorsque ce dernier se contracte, le ventricule droit déplace le caillot vers les artères pulmonaires. Le caillot se dirige alors dans les plus fines artères et finit pas être figé.

On parle d’embolie pulmonaire bilatérale lorsque les deux poumons sont affectés. En effet, il est probable que le caillot n’obstrue qu’une seule artère pulmonaire.

On peut noter deux formes de conséquences suite à la migration du caillot sanguin :

  • Insuffisance cardiaque,
  • Et insuffisance respiratoire.

Dans les deux cas, le taux d’oxygène dans le sang a considérablement baissé. Une embolie pulmonaire qui n’a été prise en charge correctement et à temps peut conduire au décès. Il est à noter que cette maladie peut se manifester plusieurs fois d’une manière silencieuse. Arrivée à un certain stade de répétition, cette dernière devient meurtrière.

Causes

L’embolie pulmonaire est une complication de la maladie thromboembolique veineuse, on sait qu’elle est causée par un caillot d’une phlébite. Il s’agit alors d’embolie pulmonaire fibrino-cruorique. Une phlébite au niveau des membres inférieurs en est la principale origine. Autre part, on peut noter d’autre cas où l’embolie n’est pas due à un caillot :

  • Une embolie de corps étrangers qui se traduit par la présence d’un corps étranger dans l’organisme,
  • Une embolie gazeuse qui est définit par l’existence d’une importante quantité d’air :

On peut l’observer dans certaines formes d’avortement en administrant de l’air dans la cavité utérine. Les plongeurs sous-marins sont également susceptibles de présenter cette forme d’embolie du fait qu’au cours de la remontée les consignes de sécurité n’ont pas été respectées. L’azote qui se dissout dans le sang aura une tendance à le libérer d’une façon brutale.

  • Une embolie graisseuse qui est la conséquence des actions de particules graisseuses :

Elle se produit accidentellement par la pénétration d’un liquide graisseux dans la circulation sanguine. Ses propriétés ne sont pas compatibles pour être introduites dans le sang et engendrent une embolie. La même forme d’embolie se manifeste après un massage cardiaque intensif ou une fracture ouverte.

  • Ou une embolie septique qui se produit à la suite d’une infection :

L’accumulation des microbes réagit de la même manière qu’un caillot et produit des conséquences identiques.

Les facteurs de risque 

Les facteurs de risque de la maladie sont en relation directe avec la circulation veineuse telle que :

  • les soucis au niveau de la coagulation, tel est le cas du syndrome de Leiden (une maladie héréditaire),
  • la drépanocytose,
  • la grossesse, étant donné que le poids du fœtus va produire une pression sur le bassin et favorise la formation de caillot,
  • les personnes âgées de plus de 60 ans,
  • le tabagisme,
  • l’obésité,
  • certains types de cancer peuvent développer une embolie pulmonaire : cancer du pancréas, des poumons ou des ovaires,
  • l’ankylose suite à une immobilisation prolongée qui limite la circulation (voyage, maladie, ..),
  • Et certains troubles du rythme cardiaque.

On peut également noter ces quelques facteurs favorisant la formation de l’embolie :

  • Les interventions chirurgicales,
  • Les traitements hormonaux chez la femme (contraception, par exemple),
  • Les lésions suite à un accident (fracture d’un os, à titre d’exemple),
  • Le cancer de l’estomac ou du poumon,
  • L’insuffisance cardiaque,
  • Les phlébites,
  • L’hypertension artérielle,
  • Et le surpoids.

Symptômes

Les symptômes de l’embolie pulmonaire varient en fonction de l’ampleur du caillot qui obstrue la ou les artères du poumon. La pathologie peut se présenter alors sous divers signes d’une manière moins prononcée ou plus importante :

  • Un trouble au niveau de la respiratoire qui se produit subitement,
  • Une difficulté à respirer ou dyspnée,
  • Une douleur de forte ou moyenne intense thoracique,
  • Une légère fièvre,
  • Une hypotension avec une tachycardie importante,
  • Une toux accompagnée de crachats sanglants,
  • Une transpiration excessive associée à de l’anxiété,

Il est urgent de prendre en charge la maladie et emmener l’individu consulter un médecin ou directement à l’hôpital. Ces symptômes sont parfois mal identifiés, car ils peuvent être moins intenses et peu convaincants pour qu’il s’agisse réellement d’une embolie. Les difficultés respiratoires apparaissent graduellement et les douleurs peuvent être tolérées.

On notera également que les signes évocateurs d’une embolie se présentent différemment d’une personne à une autre. Dans tous les cas, ces derniers doivent attirer l’attention lorsqu’ils se manifestent dans l’abord d’un premier épisode d’embolie pulmonaire ou d’un risque de phlébite.

Il existe d’autres symptômes en rapport avec une embolie pulmonaire grave :

  • Un malaise général qui peut conduire à une perte de connaissance,
  • Une accélération du rythme cardiaque qui peut amener à une crise cardiaque,
  • Des signes extérieurs de choc : ecchymose des doigts ou des lèvres, les extrémités sont extrêmement froids ou marbrures des genoux.

C’est une affection fréquente qui doit faire l’objet d’une consultation dès l’apparition d’un gène respiratoire. Le diagnostic doit être établi rapidement pour réduire l’évolution de la maladie.

On peut classer les symptômes en trois catégories d’embolie différentes, à savoir :

L’embolie pulmonaire fruste

C’est la forme la plus fréquente. Les signes annonceurs de l’affection sont parfois trompeurs : une douleur thoracique supportable, une tachycardie inexpliquée, de l’anxiété ou une difficulté à respirer. D’un premier point de vue, il peut s’agir de n’importe quelle maladie ou juste des réactions suite à d’importants efforts physiques, situation stressante…

L’embolie pulmonaire avec cœur pulmonaire aigu

Elle peut devenir mortelle et surgit en particulier chez une personne qui a subi une chirurgie. Les signes se montrent d’une façon brutale par des douleurs thoraciques médianes ou latérales, un état d’angoisse avec une respiration courte et rapide, des sueurs froides, une toux sèche et des ecchymoses se forment au niveau de peau.

L’embolie pulmonaire foudroyante

La conséquence principale d’une telle affection est une mort subite, et ce après quelques instants de malaise.

Diagnostic de l’embolie pulmonaire

Pour confirmer le diagnostic de la maladie et rechercher une éventuelle thrombose veineuse, divers examens médicaux seront effectués :

  • Un bilan biologique,
  • Une radiographie des poumons,
  • Un électrocardiogramme,
  • Une échographie cardiaque pour constater si l’embolie a eu des répercussions sur le ventricule droit,
  • Un échodoppler veineux, surtout des membres inférieurs et au niveau du bassin,
  • Et une scintigraphie pulmonaire.

Dans un milieu hospitalier, le praticien élabore un examen clinique afin de trouver des facteurs de risque et détecter une embolie pulmonaire grave. Parmi ces tests, on peut citer :

  • L’étude de la pression artérielle systolique basse, qui doit être normalement inférieure à 900 mmHg,
  • L’analyse de la fréquence cardiaque, qui est souvent évaluée à plus de 100 battements par minutes.
  • La palpation des mollets pour rechercher des signes de thrombose veineuse.

Avant la confirmation de son diagnostic, le médecin peut demander à accomplir d’autres examens complémentaires en fonction de l’état du patient. Ces examens seront entre autres :

  • Une analyse de sang déterminant les gaz,
  • Divers examens d’imagerie tels que l’angioscanner et souvent une angiographie pulmonaire afin d’évaluer l’état général des poumons,
  • Et un dosage sanguin des D-dimères pour détecter la présence d’un caillot.

Le score de Wells

Etant donné que les signes et les examens de la maladie sont assez complexes et peu spécifiques, de multiples scores diagnostiques ont été mis en place. Le score de Wells en fait partie. Il a pour but de classifier les patients dont le diagnostic de la pathologie est écarté et identifier les autres qui doivent suivre un traitement anticoagulant le temps que les résultats d’examen soient avisés.

Certaines personnes posent souvent cette question « combien de temps dure une embolie pulmonaire », la réponse dépend entièrement du stade d’évolution de la pathologie. Concernant la durée d’hospitalisation, elle peut avoir lieu durant 3 à 5 jours. Il n’y a que le traitement qui se fait sur une longue période. La guérison peut être totale si la maladie est traitée dès ses premières manifestations.

Traitements

Une embolie pulmonaire est une urgence médicale nécessitant une hospitalisation. La prise en charge comprend :

  • L’administration de médicament pour l’hypotension et des anticoagulants pour dissoudre le caillot : l’héparine et l’anti-vitamine K sont les plus utilisés,
  • La mise en place d’une oxygénothérapie,
  • Et parfois une élimination des caillots est réalisée par embolectomie. Cette opération consiste à aspirer le caillot par l’intermédiaire d’un cathéter ou par thrombolyse.

Après un traitement sous anticoagulant, l’état d’amélioration se constate rapidement après un à deux jours d’intervention. Toutefois, la complication n’est pas négligeable durant les premiers instants incitant ainsi au recours à l’embolectomie. Le risque de mortalité n’est pas également exclu. Dans le cas où les symptômes de la maladie sont maitrisés, les possibilités de récidives sont traitées par des anticoagulants à long terme.

Après un épisode d’embolie pulmonaire, il est indispensable d’adopter des mesures préventives. L’objectif du traitement étant de favoriser une situation hypocoagulabilité afin que le caillot disparaisse définitivement, évitant ainsi le développement de phlébite et la migration de ce dernier vers les poumons. Autre que l’administration régulière d’anticoagulant, le port de bas de contention sera également exigé. Les récidives sont très rares et se manifestent qu’après 65 ans. Dans ce cas, elles peuvent réduire considérablement l’espérance de vie du patient.

Traitements naturels

Une embolie pulmonaire est une situation qui n’est pas à prendre à la légère. Lorsque les signes deviennent percutants, une consultation médicale est primordiale. Les traitements naturels ont pour objectifs de limiter l’action des caillots et prévenir la maladie. Les remèdes naturels qui ont été découverts ont apporté leur fruit.

Les bonnes habitudes alimentaires à adopter

L’alimentation est très importante afin de limiter le risque de thrombose ou la formation de caillot dans le sang. A ce sujet, il est conseillé d’adopter un régime alimentaire très faible en matière grasse. Il est préférable d’opter pour un régime riche en fibre, en fruits et en légumes. Certaines catégories d’aliment ont le pouvoir de fluidifier le sang et de prévenir le développement des caillots sanguins. Dans les cas de problèmes liés à la circulation sanguine, les patients doivent suivre impérativement un régime végétarien pour faciliter le drainage et améliorer le flux sanguin. On conclura que les aliments riches en acide gras saturé sont les agents déclencheurs de la formation de caillot.

La pratique d’exercice physique

Il est également essentiel d’entreprendre des activités physiques régulières pour éviter les phlébites. Les exercices physiques permettent entre autres de stabiliser le poids et renforcer les poumons. On remarquera que les personnes qui travaillent à plein temps dans un bureau,, sont les plus sujettes au développement de thrombose veineuse. Dans ce cas, il est recommandé pour elles de bouger, même si ce n’est pas pour réaliser des activités physiques intenses. A titre d’exemple, ces individus peuvent faire une pause d’une dizaine de minutes toutes les deux heures et réaliser de simples mouvements d’étirements.

Certaines habitudes sont à limiter

La consommation de tabac est la première habitude à stopper pour préserver la santé de ses poumons et prévenir l’apparition des caillots. L’alcool est quelque peu toléré, pour des occasions par exemple. En revanche, la consommation de vin rouge est préférée, car ce breuvage joue un rôle dans la circulation du sang. Toutefois, il faudra penser à une consommation modérée, à raison d’un demi-verre par jour par exemple.

Les plantes spéciales pour déboucher les artères

Il existe de nombreuses variétés de plantes pouvant empêcher l’obstruction des artères. L’ail est principalement le plus connu dans ce domaine. On peut également noter les plantes ayant des vertus qui réduisent le taux de cholestérol dans le sang comme le thé vert. Pour entretenir la sphère cardiovasculaire, on peut consommer quotidiennement du gingembre, du curcuma, du romarin ou des antioxydants naturels.

Il est à souligner que certains remèdes naturels sont en interaction avec certains traitements médicamenteux. Pour contourner les effets indésirables, il est bon de demander l’avis d’un nutritionniste ou d’un spécialiste avant de se lancer dans un traitement naturel.

Prévention de l’embolie pulmonaire

Pour éviter au maximum l’affection, il existe des mesures de prévention pour l’embolie pulmonaire. Cela consiste en particulier à la prévention de la formation de caillot dans le sang. Les phlébites peuvent être évitées de la manière suivante :

  • Après une chirurgie ou un accouchement, il est important de se lever et entreprendre de la marche,
  • Le port de bas de contention est indispensable après un long moment d’immobilisation,
  • Des injections régulières d’héparine pour les personnes à risque,
  • L’arrêt définitif de la consommation d’alcool et de tabac,
  • Les personnes en surpoids ou obèses doivent suivre un régime spécifique,
  • Les anomalies au niveau du rythme cardiaque doivent être traitées.

Ce sont surtout durant les voyages que la phlébite se développe. Pour éviter cette situation, il est recommandé de :

  • Eviter de porter des vêtements trop serrés,
  • Ne pas prendre des somnifères,
  • De boire beaucoup d’eau naturelle durant le trajet,
  • Eviter de boire de l’alcool,
  • Ne pas fumer les jours avant de partir en voyage,
  • Effectuer une marche régulière afin de se dégourdir les jambes,
  • Et disposer constamment d’un traitement anticoagulant pour les personnes à risque.

Signes de la phlébite

Il existe deux types de phlébite : superficielle et profonde. La première version est tout à fait anodine et se soigne facilement. Elle se complique que dans des cas très rares. La seconde version, par contre est l’origine de l’embolie pulmonaire.

La phlébite profonde se caractérise par :

  • Une douleur ressentie au niveau du mollet, surtout à la palpation,
  • Une sensation de jambes lourdes,
  • Une dilatation des veines superficielles,
  • Un œdème sur l’un des membres inférieurs,
  • Un gonflement anormal du mollet et ce d’une manière asymétrique,
  • Et parfois, la partie affectée présente des bleues.

Elle est diagnostiquée à partir d’une échographie Doppler réalisée sur les membres inférieurs, qui démontre la présence d’un caillot dans le sang.

Il est important de souligner que les massages sont une contre-indication en cas de phlébite. En effet, la circulation sanguine étant stimulée, le caillot va se déplacer facilement vers les poumons et produire une embolie. Il est également recommandé de porter des chaussures à talon, dans les 3 à 4 cm. Les semelles plates ne favorisent pas une bonne circulation. Il faut aussi penser à manger des aliments riches en fibre pour éviter la constipation qui ne fait qu’accentuer la migration du caillot.

En conclusion, la prévention est basée sur des détails importants à adopter dans son quotidien. Le recours aux médicaments n’est utilisé qu’en cas d’urgence extrême et pour réduire les risques de complication.